Le Télégramme : Co-working – Une Colloc à 100 entrepreneurs

 

Travailler en « coworking », elles connaissent. Ces quatre jeunes femmes dans le vent expérimentent depuis 2014 de nouvelles formes d’organisation de travail au sein de La Colloc ; un espace aujourd’hui pris d’assaut, avenue de la Perrière, par treize entrepreneurs indépendants. Y aller, c’est découvrir une ruche bourdonnante et des doigts qui virevoltent sur le clavier de leur ordinateur. « C’est là-bas que l’aventure a démarré », désigne Anne-Laure Guilbaud, avisant un bureau au rez-de-chaussée. « À l’époque, j’étais toute seule ». Deux ans plus tard, cette communicante (spécialisée dans le conseil et le marketing) s’est forgée une solide conviction. Presque une doctrine. « La Colloc, c’est deux années de passion et d’innovation avec comme fil rouge, la démarche collaborative, le partage des compétences et des outils. On croit très fort dans ce modèle interactif parce que ça marche ». Il y a d’abord eu des petits-déjeuners en commun. Au-dessus du petit salon, près du point café, des portraits s’affichent en guirlande. Pour peu, on se croirait dans une maison.

« La Colloc, c’est deux années de passion et d’innovation ». Anne-Laure Guilbaud

« On s’est rapidement aperçus que l’on partageait bien plus que de l’espace », analyse Marguerite Lecointre qui travaille dans le graphisme et l’illustration. Cette dynamique quotidienne a ainsi dessiné leur « entreprise de demain ». Un lieu décloisonné, où l’on se sent libres, motivés et, à les entendre, les chakras bien ouverts. « On vise le bien-être des entrepreneurs, en donnant du sens à notre travail. C’est un peu changer le monde non ? ! », sourit Anne-Laure.

650.000 € de travaux

Faute de place, cet eldorado de la vie au travail ne pouvait éclore sur les 150 m2 du site actuel. « On cherchait un lieu plus grand mais on n’avait pas imaginé investir dans un espace aussi imposant », reconnaît Sabrina Millien, spécialisée dans la communication et les relations publiques. Car après bien des visites, c’est sur le bâtiment voisin, de l’autre côté de la rue que leur choix s’est arrêté. L’ancien siège de la Loxam, et ses quatre niveaux sur 1.400 m2, est soudain apparu comme une solution rêvée. « Un coup foudre », dit l’une d’elles. Restait à financer ce pari un peu fou. Parmi les soutiens, celui d’un investisseur a été déter- minant. « C’est lui qui sera le propriétaire du bâtiment », explique Anne-Laure qui chiffre les travaux en cours à 650.000 ¤. Pour l’opération, les fondatrices ont investi 120.000 ¤ et créée une société. C’est cette dernière qui aura la gestion de la Colloc.

Une capacité de 100 entrepreneurs
Au no42 de la Perrière, on ne fait pas qu’abattre des cloisons dans un nuage de poussière. On bâtit un rêve qui mobilise les quatre jeunes femmes depuis des mois. Car la capacité d’accueil sera portée à 100 entrepreneurs. L’architecture du bâtiment a été particulièrement étudiée car on pourra y louer des bureaux privés (11 à 40 m2) pour 235 ¤ (HT) par mois ou l’une des 25 places en coworking pour 10 ¤ par jour. « Avec 50 personnes, l’af- faire sera déjà rentable », prédit Anne-Laure, surprise par le nombre de candidatures. « Notre projet a révélé des potentiels et des projets très innovants. Des architectes, des

avocats, des web-designers, des skippers, des communicants sont prêts à tenter l’aventure ». À une condition : avoir la fibre collabora- tive, sans quoi « la personne ne trouvera pas sa place à la Colloc ».

Bar, cuisine, salle de sport et… balançoires
L’ambiance, avec ses grandes ouvertures lumineuses, sera postindustrielle, entre loft chic, urbain et vintage. Un cadre de travail (et de vie) qui, selon elles, fera tomber les barrières et favorisera les collabora- tions. Un espace bar servira de sas d’accueil ainsi qu’une cuisine partagée. Idéal pour débuter la journée de travail. On y trouvera aussi une bibliothèque participative, une salle de sport, des douches, des bulles de réflexion (avec balançoires !) pour se détendre, une salle de conférence, une terrasse et une foule de services. « On pourra y organiser des séminaires ». L’ouverture de la Colloc, qui devrait apporter du souffle à l’avenue de la Perrière, est prévue le 5 septembre.

Retrouvez l’article sur le site du Télégramme >> https://lc.cx/4e5q

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