Le projet
Au 42, avenue de la Perrière, ça s’agite dans l’ancien bâtiment Loxam. L’immeuble vieillot s’apprête à connaître une seconde jeunesse. Ce lifting inespéré, il le doit à quatre filles qui n’ont pas froid aux yeux mais des projets plein la tête. La Colloc va traverser la rue et multiplier par dix son espace. Depuis deux ans, cet espace de travail partagé connaît un succès grandissant : de cinq « co-workers », ils sont désormais quinze. « On se marche un peu dessus, confie Anne-Laure Guilbaud. Il était temps de pousser les murs. »
Il y a deux ans, la Nantaise Anne- Laure installe son entreprise de conseil en web marketing à Lorient. Déjà, elle a le projet d’un espace de travail en commun avec d’autres entreprises. Cinq personnes répondent présent dont Sabrina Millien, qui travaille dans l’événementiel, et est toujours là aujourd’hui.
Cours de sport, espace commun…
La Colloc a été victime de son succès. Les filles créent leur entreprise pour gérer cet espace, elles sont quatre désormais. Margot Lecointre, graphiste, et Laetitia Brière de la Hosseraye, experte logistique, rejoignent l’aventure. À plusieurs, c’est bien connu, on va plus loin. Si s’agrandir était devenu une nécessité, créer un lieu de vie comme la future grande Colloc est un sacré pari. « On a visité plein de bâtiments, et on a vu celui-là. On a présenté notre projet au propriétaire qui a été tellement emballé qu’il nous a rejoints au capital. »
Sur les murs, le plan du futur bâtiment de quatre étages totalement réaménagés. Trente places en co-working, bureaux partagés ou individuels, ateliers, salle de conférences, de réunions, tout sera fait pour que les « collocataires » se sentent bien. « Nous aurons au rez-de-chaussée un grand espace commun avec un bar, des canapés, une cui- sine, liste Margot. Un atelier permettra d’accueillir des cours de sport, de chant, de théâtre, des dégustations de vins entre midi et deux. Une « bulle » au troisième étage accueillera des balançoires et une piscine à boules. Enfin, nous proposerons aussi des conférences et des formations comme des cours de référencement sur le web, des cours d’anglais… On pense aussi à des services (pressing, la garde d’enfants…). Il n’y a aucune limite à la créativité. »
Lieu de rencontres
Car l’idée n’est pas de travailler chacun dans son coin. « C’est un espace de rencontres, les dossiers sélectionnés doivent mettre en avant une envie d’apporter aux autres. » Les filles mettent la dernière main au futur site internet qui permettra de tout gérer en ligne : « Réserver sa journée de coworking, proposer un thème de conférence… » Il y a déjà une quarantaine de réservations avant l’ouverture, le 5 septembre. Dans son nouveau vaisseau, la Colloc veut s’inscrire dans son quartier. Avec ce lieu où l’on favorise le bonheur au travail, nul doute que le 42, avenue de la Perrière va devenir une adresse courue.
Bientôt dans d’autres villes ?
« Quand on a démarré à Lorient, on ne pensait pas que ça marcherait aussi bien, se souvient Anne-Laure Guilbaud. Mais cela correspond à la dynamique des entrepreneurs d’aujourd’hui, même dans les petites villes. » Les Collocataires pensent déjà à exporter leur projet dans d’autres villes moyennes comme La Rochelle, La Ciotat, Saint-Malo, Biarritz… « On pense à une communauté de Collo- cataires en France et pourquoi pas en Europe ? »
La Colloc est aussi un lieu de rencontres de réseaux dont les entre- prises du secteur peuvent devenir membres. « On s’inscrit dans un écosystème local, tout le monde a à y gagner. »